Eh oui, contrairement à ce que pourraient penser ceux qui croient encore que « c’est juste un chien », nos compagnons canins ont des besoins, aussi bien biologiques que sociaux auxquels nous devons nous efforcer de répondre au mieux.
Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce qu’ils n’ont pas choisi de vivre auprès de nous et que c’est donc bien le minimum que nous leur devons !
En outre, ne pas satisfaire correctement ces besoins peut entrainer ce qu’on aime bien appeler des « problèmes de comportement » chez nos chiens. En même temps, regardez- nous : après moins de 2 mois à devoir rester à la maison, on devient dingues. Alors que, normalement, on a accès à du confort, la nourriture que l’on veut, on peut faire pipi quand on en a envie... En revanche, interdiction de se promener comme on veut, de voir ses amis, sa famille... C’est pas le bagne mais c’est déjà presque invivable pour certains. Alors imaginez un peu la vie d’un chien !
Ces besoins, quels sont-ils ?
• Besoins physiologiques
On parle de pouvoir se soulager lorsque cela est nécessaire et suffisamment régulièrement dans une journée. Est-ce que vous êtes capables d’aller aux toilettes deux fois par jour ? Si oui, comme ma meilleure amie, vous êtes un super héros. Si non, vous êtes normal et votre chien aussi. Tâchez donc de le laisser se soulager environ 5 fois par jour.
L’accès à une nourriture de qualité est un paramètre important, si ce n’est indispensable au bien être d’un chien. L’adage ne dit-il pas « que ta nourriture soit ta première médecine » ? Bingo, votre pote à poils aussi a le droit de manger correctement.
Différentes solutions existent pour cela mais tous les humains vivants avec un chien devraient prendre le temps de considérer cet aspect vital de leurs vies avec sérieux et investissement. D’autant que la qualité de la nourriture peut, encore une fois, avoir un lien direct avec le comportement du chien... Notamment son niveau d’énergie ! A méditer...
Dormir, aussi naturel que cela puisse paraître, fait partie des besoins primordiaux d’un chien. Pourtant, c’est un aspect de leur bien être mal connu et sous-estimé. Votre chien dort il
bien ? Assez ? A-t-il accès à un couchage confortable et bien placé, pour lui permettre de bénéficier d’un vrai sommeil réparateur ? Autant que pour nous, le sommeil est indispensable à la survie mais aussi à la qualité de vie de nos chiens. Pensez-y !
Dans la lignée des sujets sous-estimés concernant le bien être des chiens, on retrouve aussi la reconnaissance et la gestion de la douleur. Nous sommes les premiers à nous plaindre de nos petits bobos du quotidien, à aller chez l’ostéopathe quand on mal au dos, chez le dentiste pour prendre soin de nos dents... souvenez vous que vos chiens aussi ressentent la douleur, qu’eux aussi peuvent souffrir de maux de dos, de ventre, de tête. Que les chiennes peuvent souffrir pendant leur cycle de chaleurs, qu’un chien qui a la diarrhée, même s’il n’est pas à l’article de la mort, peut avoir mal au ventre et s’en trouver dérangé dans son sommeil, la qualité de son bien être corporel, etc... Autant d’éléments que nous devons reconnaître comme leur appartenant autant qu’à nous, que nous devons apprendre à distinguer dans leurs comportements alors qu’ils sont si forts pour fonctionner malgré tout.
La douleur fait partie de la vie des chiens et il est de notre devoir de la prendre en charge lorsqu’elle se présente.
• Besoins physiques et cognitifs
Parlons d’abord de l’activité physique : elle doit être adaptée à l’âge et au capacités physiques de notre chien mais elle doit être régulière voir même quotidienne. Cette activité va permettre à votre chien de créer/conserver sa santé physique, musculaire et articulaire mais aussi sa santé psychologique. Et oui, une balade, ça apporte tout ça !
Car il est bien question de promenade ici et non de sports ou d’activités intenses. Ce besoin primordial d’activité doit, avant tout autre chose, être satisfait par une « simple » balade, durant laquelle on veillera à utiliser un matériel adapté (collier plat et/ou harnais « en H », laisse de 3 à 5m minimum ou longe de 15m), à marcher lentement, à laisser son chien renifler et même, pourquoi pas, choisir l’itinéraire. Un itinéraire que l’on voudra variable, changeant afin de répondre aux besoins exploratoires de nos chiens. N’oubliez pas, ça fait 2 mois que vous êtes coincés chez vous ou dans un rayon d’un kilomètre et vous devenez chèvres ! C’est pourtant le lot de nombreux chiens.
Et quand je dis « simple balade », c’est évidemment une petite boutade (ouai, je sais, j’ai un sens de l’humour de fou) puisque c’est là l’activité la plus riche qui soit pour un chien. Elle regroupe l’aspect physique mais également mental puisque le fait d’explorer, de renifler, de découvrir des espaces apporte une stimulation sans commune mesure à un chien.
En dehors de ces moments extérieurs essentiels et en fonction des besoins de son chien, on pourra également lui proposer des activités de mastication adaptées ou olfactives. Quoi qu’il en soit, on veillera à apporter au chien une opportunité de réfléchir, se fatiguer, se détendre, au travers d’activités calmes et structurantes, à contrario de ce qui est souvent proposé tel que les jeux de lancés, par exemple. Donc exit la baballe, achetez-vous une bonne paire de baskets (ou de botte de pluie, si vous vivez en Normandie ou en Picardie et allez vous promener !
• Besoins sociaux
Le chien est un animal social, c’est un fait avéré et une composante importante de l’animal qu’il est. Pourquoi ? Car c’est en partie cela qui nous a permis (et nous permets encore chaque jour) de le faire vivre auprès de nous.
Cet animal social avec lequel vous vivez a donc besoin de contacts sociaux. Techniquement, il devrait les acquérir auprès de ses congénères. Ce qui signifie que votre chien devrait, régulièrement, rencontrer et fréquenter d’autres chiens. Alors, remettons tout de suite les choses au clair avant de s’égarer... lorsque votre chien vit avec un autre chien mais ne voit et n’interagit qu’avec ce chien, ça ne compte pas. Quand votre chien « dit bonjour » aux chiens derrière les portails/grillages pendant vos balades, ça ne compte pas. Quand votre chien passe l’après-midi avec celui de Tata Audette, tous les vendredi 15 mai des années bissextiles, ça ne compte pas non plus. Ici, je vous parle d’interactions en longe de 15m ou en liberté, qui vont de rencontres brèves/croisements en balade à des plus longs moments partagés, tels que des promenades collectives, etc... On parle de moments qui permettent
de l’échange, de la communication, du partage. Bref, de vrais moments. Pas des morceaux de moments.
Mais, en dehors de leurs congénères, les contacts dont bénéficient le plus les chiens (la plupart des chiens), ce sont ceux avec les humains ! En revanche, s’ils nous paraissent évident, ils ne le sont pas dans tous les foyers. En effet, quand vous bossez 10h par jour en dehors de chez vous et que, la nuit, votre chien dort au rez de chaussée alors que vous êtes à l’étage – par exemple – eh bien ça laisse quand même très peu de moments à partager ensemble, vous ne trouvez pas ? Votre quotidien est ce qu’il est mais, n’oubliez pas que vous vivez avec un individu social qui n’a pas demandé à être là et qui a besoin de vivre auprès de son groupe familial. Et pas seulement 2h par jour...
A contrario, les gens qui travaillent à la maison ou qui font cohabiter plusieurs chiens ensemble devront veiller au respect de l’individualité de leur chien, à lui octroyer des moments de solitude, de repos individuel de qualité pour ne pas surcharger les contacts au point de les rendre aversifs pour tout le monde.
Cet article pourrait facilement être multiplié par deux si je voulais qu’il soit réellement exhaustif mais l’objectif était surtout de vous poser les bases essentielles d’une réflexion primordiale lorsque l’on vit avec un chien : comment peut-il répondre à mes besoins si je ne réponds pas d’abord aux siens ?
N’oubliez jamais que votre chien, simplement pour vivre à vos côtés, doit remplir un cahier des charges énorme : propreté, sociabilité, adaptabilité... Le chien doit rentrer dans toutes les petites cases que nous avons créé pour nous et notre bien-être mais pas toujours pour le sien. Bien souvent, il fera de son mieux pour y rentrer... mais cela deviendra presque impossible si, de notre côté, nous ne nous attachons pas à respecter ces besoins fondamentaux.
Sasha Goldman - Comportementaliste et éducateur canin - http://www.dogfaculty.com/
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